Cétacés en hiver
L'observation d'un Rorqual commun à 5 milles de la côte constituait une bonne surprise, même si dans le passé nous avions remarqué que le mois de février marquait le début de la période de fréquentation pour cette espèce.
L'observation d'un Rorqual commun à 5 milles de la côte constituait une bonne surprise, même si dans le passé nous avions remarqué que le mois de février marquait le début de la période de fréquentation pour cette espèce.
C’est une bonne nouvelle pour les protecteurs des cétacés : les trois opérateurs commerciaux qui proposaient de nager avec ces animaux au large de nos côtes et au cœur du Sanctuaire Pelagos se sont vus aujourd’hui condamner par le tribunal de Grasse.
En attendant que la Commission Européenne ne se décide à passer à l'étape suivante, prendre une mesure réglementaire de fermeture des pêcheries responsables, nous en sommes réduits à compter les cadavres livrés par l'océan au gré des vents dominants. Face à cet échec retentissant, la seule arme susceptible de modifier le rapport de force politique dans ce dossier, prendre à témoin le consommateur, n'a pas encore été employée par les ONG. Le sera-t-elle ?
Tranquillité des dauphins, attraction spontanée et momentanée de ceux-ci vers notre canot, respect de leur cycle naturel ... est-ce un hasard si ces déroulements ont été possibles alors que les opérateurs de 'nage-avec' ont dû interrompre leur activité en juillet suite à une injonction de l'Etat ?
En croisant plusieurs types de données (mesure du trafic, observations en mer, enregistrements de bruits sous-marins, ...) nous avons mis en évidence la corrélation entre la diminution de la fréquentation des dauphins en zone proche du littoral azuréen, la forte croissance du trafic de plaisance à moteur, et l'augmentation nette du bruit sous-marin, dans des fréquences où il est gênant pour les dauphins.
Alors que le siècle est déjà bien entamé (et depuis quelque temps, très mal embouché), nous devons à nos 'amis' les cétacés une meilleure protection ... mais comment ? Evidemment, on ne peut envisager de mettre un gendarme maritime à 'chaque carrefour'.
Peut-on encore apprendre quelque chose sur une espèce que l'on a observée 3000 fois ? La réponse, 'oui', en surprendra quelques-uns, mais c'est pourtant ce qui s'est passé la semaine dernière au cours d'une sortie dédiée à l'étude du comportement de chasse des dauphins Stenella, dans la région d'Antibes. En effet la question de la durée d'une sonde de chasse chez le Dauphin bleu et blanc était restée assez mystérieuse
Avec la version 4, PADOC s'est dotée d'un 'journal de bord' qui permet de saisir les paramètres d'environnement marin au fur et à mesure de la progression du bateau. Nous avons commencé par 7 variables élémentaires : statut du bateau d'observation, nébulosité et précipitations, hauteur de houle, force du vent (on s'est arrêté à 9 Beaufort), détectabilité des cétacés (de 0 (nulle) à 6 (excellente)), faune significative, autre (ce qu'on veut collecter en plus).
Ce sont donc douze stagiaires venus de TOUTE la France qui nous ont rejoints à Antibes du 28 août au 3 septembre pour des enseignements en classe ('Ah, mais c'est intense ce stage ...'), des travaux dirigés ('Ah bon, c'est nous qui allons passer au tableau ?'), et même une initiation à la prospection en mer ('On sait qu'on a une chance sur trois, mais on veut les voir quand même !)
15h00 Alors qu’assis dans le carré je passionnais mon auditoire par ma culture cétologique, face à moi (donc dans leur dos), la mer s’ouvre en deux à 70m environ sur bâbord et je vois le ventre blanc d’un rorqual s’élever et retomber sur le dos dans une gerbe d’écume, me mettant immédiatement en position « mute ».