En effet, les vitesses des voiliers de course atteignent parfois 35 nœuds : quand ils entrent en collision avec des baleines, ils provoquent des blessures graves et/ou mortelles sur les cétacés, ainsi que des dommages sur le bateau, mettant en danger les marins.
Vous naviguez un peu au large dans le golfe de Gascogne, il fait beau, vous croisez 10 groupes de cétacés et, chance inouïe, ils s'approchent de votre bateau ou vous arrivez à les approcher à 100 mètres. Sauriez-vous mettre un nom d'espèce sur chacune de ces observations ?
Les courbes de pondération sont issues de certains résultats expérimentaux et d'une démarche semi-empirique, donc fragile : ce n'est pas de la 'rocket science' selon l'expression américaine ! En effet, pour simplifier la démarche et pallier l'ignorance scientifique, elles sont définies grossièrement pour trois grands 'groupes' d'espèces ...
En deux mots, grâce à la participation bénévole de tout l'équipage du voilier, et malgré des conditions de mer souvent exigeantes, cette première phase d'observation en mer fut un succès : 85 observations de cétacés sur 8 espèces. Avec à la clef, quelques moments extraordinaires vécus lors de rencontres avec des ziphius et des mésoplodons.
Comme chaque année, l'emploi du temps est dense (plus de 36 heures de cours et travaux dirigés et pratiques). 2024 a même vu l'introduction d'un nouveau cours sur les relations avec l'humain vues par le prisme de l'éthologie.
Mais ... mais ... mais ... il s'agit de femelles accompagnées de leurs jeunes, et l'identification d'une espèce de Mesoplodon n'est 'facile' que si l'on peut voir, c'est-à-dire photographier, la tête d'un mâle adulte, car la position des dents est diagnostique. La forme et la longueur de la mandibule sont aussi des critères importants.
Justement, cette année nous avons observé dans les parages un gros bateau de travail, le Ievoli Amber : ce genre de navire est en général associé à des constructions d'infrastructures lourdes, souvent liées à l'expansion des industries énergétiques en mer (usines éoliennes offshore, par exemple). Ces travaux sont le plus souvent très bruyants, gênants voire dangereux pour les cétacés.
Moyennant toutes ces précautions, nous avons observé les Ziphius à plus de 20 reprises depuis mi-juillet : la zone des canyons du sud du golfe de Gascogne est vraiment un hot spot mondial pour les ziphiidés. On a peur d'imaginer ce que provoquerait l'utilisation de sonars militaires dans cette région ... des dizaines de morts certainement.
Enfin, le 10 et le 11, j’ai vaincu ma malédiction gasconne. Des cétacés sont observés, des Dauphins communs (Delphinus pour les intimes), des Dauphins bleus et blancs (Stenella pour les intimes). Des Grands dauphins ressemblant à des globicéphales, des globicéphales ressemblant à des Ziphius ... certaines observations restent incertaines.
Différencier le Dauphin commun Delphinus delphis du Dauphin bleu et blanc Stenella coeruleoalba dans une région où les deux espèces de petits delphinidés sont communes ? Facile, vous diront les uns, il suffit de bien regarder la pigmentation ... Certes, certes ...
