En bonne compagnie avec Ziphius et Mesoplodon
Les fonds sous-marins au large du nord de l’Espagne se caractérisent par une succession de canyons sous-marins très profonds, connus pour héberger des populations de ‘baleines à becs’ ou Ziphiidés. C’est donc logiquement que les Rom’marins dirigent leur étrave vers un de ces canyons, profitant d’une rare belle période.
Après une nuit passée à louvoyer doucement vers un point d’entrée de prospection situé en zone profonde d’un canyon, Anacaona est en attente du réveil de l’équipe … quand deux Ziphius viennent souffler à 3 mètres du voilier, confirmant que c’est bien ici la zone intéressante. Les animaux ne semblent pas désireux de se montrer davantage, une fois le réveil sonné.
Après 30 minutes de station, nous débutons un parcours, équipe bien en place; le temps est couvert mais la mer est calme … on ne peut pas tout avoir à la fois ! Nous avons à peine parcouru une paire de milles que retentit le cri ‘sortis’ … un groupe de trois ziphiidés a émergé à 600 m.
Dès que nous avons observé un peu mieux, nous identifions le Mésoplodon de Sowerby (Mesoplodon bidens) … la chance est avec nous. Le groupe comprend un juvénile et a un comportement très mobile: heureusement que la mer est calme, sinon on les perdrait facilement. Nous pouvons consigner le comportement des mésoplodons grâce à la tablette PADOC manipulée par Julien.
Une heure quinze plus tard, il s’avère que les adultes sont partis en sonde profonde, de prédation, laissant le juvénile en sub-surface. Celui-ci s’approche de notre voilier, immobile, toujours un peu par surprise. Malgré l’intérêt de l’observation, nous décidons peu après de poursuivre notre route.
A peine un quart d’heure plus tard, nouvelle détection: il s’agit cette fois d’une paire de Ziphius, une mère et un juvénile. Une nouvelle manip d’étude de comportement se déroule, jusqu’à ce que la mère s’éclipse, probablement pour une sieste. Puis, en milieu de journée, le vent se lève, sonnant la fin de notre session ‘ziphiidés’, de courte durée mais chanceuse.
L’après-midi est agrémentée par l’hébergement temporaire d’un jeune faucon à peine emplumé, que nous prenons en stop jusqu’à la côte. Hélas, notre joie est fortement assombrie en fin d’après-midi par l’observation d’une mère dauphin moribonde, accompagnée de son rejeton (très en forme, lui). Malgré la présence d’un véto à bord, nous sommes totalement incapables d’apporter le moindre secours à cette Delphinus.
In memoriam
Alexandre et cetaces.org