Prospection cétologique de printemps

Une semaine méditerranéenne avec Mal de Terre

Pour la quatrième année consécutive, nous profitons d’un partenariat avec Mal de Terre pour réaliser notre grande prospection en Méditerranée. L’occasion aussi pour l’équipe du Groupe de Recherche sur les Cétacés d’initier à la cétologie en mer de jeunes équipiers ayant effectué leur stage Niveau 1 à Antibes.

La première semaine a vu une météo irrégulière, ce qui nous a permis quelques grosses journées en mer entrecoupées par un peu de repos, le vieux port de La Ciotat nous ayant accueillis deux nuits. Trois espèces observées sans compter les oiseaux… ce n’est pas mal du tout. Peu de puffins cendrés, mais de nombreux ‘petits puffins’ Puffinus yelkouan.

Vedette de la semaine, le Dauphin bleu et blanc bien sûr, avec une douzaine d’observations. Des dauphins en majorité occupés à manger, ou à voyager… mais quand même quelques groupes venus faire la fête près de notre voilier. Pour le plus grand plaisir de tous les équipiers, en particulier de notre jeune stagiaire, Julie, vidéaste spécialiste des… forêts.

Deux groupes de Stenella présentaient la particularité de comprendre quelques Dauphins communs, lesquels ne sont jamais les derniers à venir ‘prendre’ l’étrave du voilier. Une position honorifique lorsque des dauphins viennent jouer au bateau. Les Delphinus sont encore assez rares dans le nord de la Méditerranée.

En matière de grosses bêtes, nous avons pu étudier quelques Cachalots, occupés comme de juste à se nourrir sur le talus provençal. Il s’agissait a priori de mâles subadultes (un groupe de quatre) et adultes, vus notamment au large de Marseille. Ils n’ont pas entendu parler de l’arrivée de la flamme. Nous non plus.

Nous allons tenter maintenant d’orienter nos navigations pour augmenter la diversité de notre ‘récolte printanière’. Un équipage en partie renouvelé devrait nous aider à tirer parti de belles journées… entrecoupées par un coup de vent que l’on espère pas très long. Deux équipières nous ont quittés (à reculons ?), deux équipières nous rejoignent.

Pas très loin de la grotte Cosquer, une légende à inventer raconterait que les premiers occupants des rivages provençaux sculptaient les falaises de La Ciotat pour envoyer des messages aux extra-terrestres, des géoglyphes tout comme les habitants de Nazca à l’époque précolombienne…

Le GREC séduit les naturalistes les plus passionné(e)s… et les plus robustes. Les cétacés aussi sont robustes : leur milieu de vie se transforme rapidement ; mais leurs facultés d’adaptation uniques leur permettent de peupler, encore, la Méditerranée en grand nombre. Nous le constatons trente-cinq ans après nos premières navigations d’étude.

Alexandre et cetaces.org