L’Islande garde la tête froide : la baleine, morte ou vive, reste un simple produit de rapport
Vous avez fini de payer pour les regarder ? Alors, on les tue !
Vous avez fini de payer pour les regarder ? Alors, on les tue !
Adulés par beaucoup, tenus pour parties négligeables, voire concurrents pour les précieuses ressources de la mer ou gênants pour les activités humaines, par nombre de 'gens de mer', les cétacés demeurent largement méconnus, même pour leurs besoins élémentaires, comme leur nourriture. Le stage du Groupe de Recherche permet donc de recadrer ce tableau d'ensemble, de fournir les clefs de compréhension à des problématiques qui agitent les médias, périodiquement.
Cette navigation retour aura bénéficié des meilleures conditions que nous avons connues depuis la mi-juillet. C'est la loi du genre : on dispose du bateau, on s'organise en équipage ... mais jamais on ne choisit les conditions météo qui vont régner durant une longue navigation, même en été.
Nous avons aussi l'occasion d'observer à plusieurs reprises des dauphins communs à la pigmentation atypique, ceux que nous appelons 'bastardis' et que nous avons spécialement étudiés au cours de nos navigations en Atlantique. Leur coloration mélanique provient de l'absence de pigmentation jaune à l'avant des flancs, une anomalie probablement d'origine génétique.
Suivre le comportement des Ziphius est une affaire particulièrement difficile : il faut demeurer à grande distance pour ne pas les perturber, et le cycle 'sonde-surface' de cette bestiole est assez tordu, avec une alternance de sondes courtes (de récupération) et de sondes longues (de prédation).
Les cachalots chassaient sur des profondeurs modérées et se dirigeaient lentement vers l'intérieur du Gouf : entre le début et la fin d'après-midi ils ont parcouru à peu près 10 milles, toujours en sondant chacun de son côté. En écoutant leurs sondes, il nous a semblé que leur succès de chasse était assez faible …
Comme les années passées, nous avons commencé à rencontrer des dauphins nouveau-nés après la mi-juillet. Le tout jeune 'dauphineau' est aisément reconnaissable : très petit et fluet, il a encore son aileron dorsal un peu plié, et son corps porte encore les 'plis foetaux' qui témoignent de la position recroquevillée du foetus dans l'utérus de sa mère, ou des contractions lors de la naissance.
Les 30 secondes qui suivent sont magiques car nous réalisons que peut-être nous allons voir passer les baleines tout près de nous, et du bon côté du soleil, et en montrant leur côté droit, celui de la pigmentation 'identifiante' ... et c'est ce qui se produit ! Médusés, nous regardons passer les majesteux cétacés à 15 mètres du bateau ... le juvénile hasarde même un coup d'oeil rapide au dessus de la surface !
Les grampus : nous les avons croisés, leurs ailerons s’imposent au milieu des flots. Ils ont gardé leur cap, tels des ambassadeurs des mers. Ils ont illustré un nuancier de gris : l’un était quasi blanc, les autres gris plus ou moins foncé. Encore une fois, cela exprime les marques du temps.
Le Groupe de Recherche sur les Cétacés a rencontré et photographié 42 groupes de Delphinus delphis en Méditerranée, et 143 en Atlantique, dans trois zones : les Açores, la côte ibérique, le golfe de Gascogne. Grâce aux clichés pris pendant ces observations, nous avons pu dénombrer 13 occurrences de dauphins ne présentant pas la pigmentation habituelle en sablier.