Australie: une dure vie de Mésoplodon
Tous nos visiteurs savent bien qu’au-delà de leur esthétique indéniable, les orques sont de redoutables super-prédateurs: certains groupes en effet se nourrissent préférentiellement de mammifères marins.
Les mésoplodons des parages du sud-ouest de l’Australie font ainsi parfois des rencontres fatales, dont certaines ont été récemment documentées par des scientifiques (1) : à quatre reprises entre 2014 et 2016, un groupe d’orques a été observé en train d’attaquer… et de manger un mésoplodon.
Ce témoignage nous rappelle la rencontre avec un petit groupe d’orques que nous avions faite entre les Açores et le Portugal, visite éclair des épaulards alors que nous marchions à la voile le matin.
Quelques heures plus tard nous croisions un ziphius, qui avait vraisemblablement tout intérêt à ne pas être trop bruyant, les mauvaises rencontres n’étant pas réservées qu’à ses proches cousins, les mésoplodons.
Un autre fait scientifique me vient à l’esprit: lors des expériences de play-back menées pour étudier l’effet des sonars sur les ziphiidés (2), un mésoplodon de Blainville qui avait été préalablement taggé avait immédiatement cessé de chasser dès l’audition de cris d’orque … et s’était éloigné discrètement de la zone, parcourant 20 km.
Loin d’être un conte de fées, la vie dans les océans est faite de mille périls pour les organismes petits et grands.
Des cétacés qu’on nous montre souvent si joueurs sont des tueurs sans pitié quand vient leur tour de passer à table …
Alexandre et cetaces.org
(1) Wellard R, Lightbody K, Fouda L, Blewitt M, Riggs D, Erbe C, 2016. Killer Whale (Orcinus orca) Predation on Beaked Whales (Mesoplodon spp.) in the Bremer Sub-Basin, Western Australia. PLoS ONE 11(12): e0166670. doi:10.1371/journal.pone.0166670
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