L’univers des cétacés est avant tout sonore, car la vue porte à quelques dizaines de mètres, sous l’eau, alors que les sons portent à des dizaines de kilomètres. Pour cette raison, les cétacés sont des créatures acoustiques: ils ont développé des facultés que l’on ne retrouve guère chez d’autres animaux.
Mais la qualité du monde sonore sous-marin s’est beaucoup, beaucoup dégradée dans de nombreuses régions. Les cétacés sont menacés par une pollution sonore galopante et non controlée et … invisible.
La problématique des sons intenses est d’actualité en raison des accidents épisodiques, avec échouages, qui ont lieu lors de manoeuvres militaires en mer: ce sont les accidents de sonar.
Les incessantes prospections sismiques, surtout pétrolières, qui provoquent aussi des dérangements sévères, et parfois des morts dans les populations de cétacés. Lors de prospection sismiques, certaines espèces de cétacés sont obligés de fuir leur habitat sur des centaines de kilomètres carrés.
Les travaux sous-marins, en particulier ceux qui sont liés à la construction d’usines éoliennes offshore: la mise en place de ces générateurs électriques (typiquement plus de 40 éoliennes de 150 m de haut) nécessite souvent l’enfoncement de pieux dans la profondeur du sol. Ces travaux sont très bruyants et durent des mois. Ils provoquent la désertion des habitats de cétacés.
Enfin, le trafic maritime génère des sons très forts, surtout dans les régions où il est intense, ou bien lorsque les navires sont rapides. Les effets de ces pollutions sonores ne sont pas pris en compte dans les plans de protection des cétacés.