Zone Natura 2000 « Antibes – Iles de Lérins »
Les travaux vont bon train pour la mise sur pied de la zone Natura 2000 en mer « Baie et Cap d’Antibes – Ile de Lérins » et une réunion du groupe de travail sur le milieu marin avait lieu au début du mois de décembre. L’occasion de mesurer combien les parties prenantes de la « société civile » avaient les pieds sur les freins concernant la réalisation d’espaces protégés dans le cadre de ce projet.
On sait que les zones Natura 2000 sont des espèces d’auberges espagnoles où les rapports de force locaux conduisent à élaborer des règles de gestion « durables » pour des espaces plus ou moins anthropisés où la nature n’a pas encore totalement perdu ses droits. La zone Natura 2000 « Antibes – Ile de Lérins » est un modèle du genre: de multiples acteurs économiques revendiquent des droits sur cet espace marin, au motif de l’explosion de leur activité dans la dernière décennie.
Mais l’espace marin de cette Natura 2000 est encore fréquenté par les cétacés, et pas seulement cette « dorsale » qui s’étend vers le large: le Grand dauphin, le Dauphin bleu et blanc, le Dauphin de Risso, le Cachalot (…) sont des espèces très courantes dans le voisinage. Mais il n’ont pas été l’objet d’une grande attention lors de l’élaboration du projet. A croire qu’ils dérangent … sauf quand ils sont sur une carte postale, ou dans dans un delphinarium.
En vérité, devant l’énorme dégradation de leur habitat causée par la surfréquentation touristique, en particulier l’explosion du trafic de véhicules nautiques à moteur, on se demande presque comment les cétacés arrivent à trouver des raisons de fréquenter la zone, au moins en saison estivale. Pourtant, de multiples travaux attestent de leur assiduité sur le territoire de la future « Natura 2000 ».
Mais la présence des dauphins est désormais entravée par les hommes au sein même d’une zone préservée, qui normalement devrait avoir pour objectif de protéger leur habitat … au bénéfice des générations futures. Dérangement actif et pollution acoustique sont désormais des facteurs qui conduisent de manière certaine à l’abandon de la zone par les cétacés, à moins que quelque chose ne soit fait pour les préserver. Mission impossible pour Natura 2000 ?