Le chemin d’Aurélie
« Je voudrais être cétologue » … Combien de fois a-t-on lu ce message ? … Etre cétologue, c’est faire de la cétologie. Il y a 100 façons d’être cétologue. En voici une première … Cétologue, façon Aurélie
Je suis une jeune maman de 35 ans habitant dans l’Aude, en bord de mer. Les cétacés ont attiré mon attention depuis mon plus jeune âge, dès la maternelle d’après mes parents, je voulais en faire mon métier … étudier leurs comportements … et puis finalement mon cheminement professionnel m’a amenée vers l’accompagnement éducatif et social d’enfants et de leur famille.
Dès mes 13 ans je participai à des stages en mer pour observer les cétacés en Méditerranée, cela chaque été jusqu’à mes 18 ans. Ensuite, il y a eu une coupure … changement de projet professionnel et puis les premiers boulots qui ne permettent plus ces temps de loisirs en période estivale. Puis un jour, je me suis réveillée : j’avais 30 ans et la sensation d’avoir négligé mes rêves … oublié cette passion qui m’animait depuis mon enfance. Alors je fis des recherches, je voulais absolument me former et m’investir dans la cétologie. Bien que n’ayant pas de qualifications scientifiques, je souhaitais redonner une place aux cétacés dans ma vie … et je découvris le GREC.
Je m’inscrivis aussitôt au stage de niveau 1 et puis j’effectuai un stage en mer l’été qui suivit. J’étais consciente de ne pas avoir le bagage de connaissances que d’autres stagiaires avaient acquis par leurs études mais j’avais la volonté de m’investir. On discuta à bord d’Anacaona avec Alexandre puis Adrien de comment je pourrais participer davantage à la vie de l’association. On en vint à la photo identification, car via une autre association, j’avais été sensibilisée à ce sujet … bien qu’ayant proposé mon aide, cela était resté sans suite car le groupe qui s’en occupait était très fermé et organisé de la sorte. Alexandre me proposa alors de travailler sur la photo-identification des caudales de cachalots, en soulignant l’importance d’aller au bout du projet.
Cette idée me réjouit et je me sentis honorée de cette confiance qu’on m’accordait ! Adrien prit le temps de m’expliquer comment détailler les caractéristiques des caudales : il me montra qu’en fonction de la qualité de la photographie, cela pouvait induire des erreurs d’interprétation, l’importance d’exploiter des photos de qualité, du bon angle de prise de vue, aussi. Ensuite Alexandre m’envoya plusieurs séries de photos, par année afin de les répertorier dans un tableau Excel, logiciel que je ne maîtrisais pas et que je continue à apprivoiser !
Peu à peu, je répertorie des photos de caudales dans la base de données, dont je définis des caractéristiques afin qu’elles soient exploitables pour les recherches du Groupe. Ce travail est intéressant, nul doute sur ce point, mais assez laborieux. Du coup cela demande du temps et je ne peux m’y consacrer autant que je souhaiterais à cause de « boulot, famille, enfant et autres activités… » ; je crois que cette chanson résonne dans tous les foyers !
Excel est un logiciel complexe à utiliser par plusieurs personnes dans le cadre de mises à jour. En effet, chaque lien du tableau se rapporte à des données enregistrées sur l’ordinateur. Du coup, il faut reprendre point par point lorsqu’on réintègre chaque modification apportée par un autre membre afin d’avoir un tableau à jour et toujours exploitable. Cela demande beaucoup de travail à Alexandre et moi-même mais après ces soucis et au terme de l’actualisation des données, l’exploitation finale sera plus fluide !
Il me tarde de finir la mise à jour des données pour qu’on obtienne de nouveaux résultats sur le cachalot, qui seront utiles pour sa protection en Méditerranée.
Je suis vraiment ravie d’avoir intégré le GREC et j’espère dégager plus de temps … et surtout pouvoir re-naviguer à bord d’Anacaona dès que possible pour moi !
Cliquez ici pour voir une illustration de la recherche d’Aurélie, le catalogue de photo-identification des caudales de cachalot …
Aurélie et cetaces.org