Deux termes qui se rapportent à des activités différentes
Ecotourisme et whale-watching (ou dolphin-watch) sont deux termes qui peuvent être proposés par des personnes, des organismes, ou des entreprises qui proposent des excursions en mer. Or la tentation est grande pour les promoteurs de w-watching d’habiller leur activité sous le terme plus flatteur d’écotourisme. En effet, on sera regardé différemment selon que l’on effectue une promenade en mer à but naturaliste et éducatif, ou bien si l’on se rend en mer uniquement pour voir (et photographier) ces créatures de rêve que sont les baleines et les dauphins.
Pour définir l’écotourisme, le plus simple est de se référer à Wikipedia : « L’éco-tourisme est un voyage responsable dans des environnements naturels où les ressources et le bien-être des populations sont préservés ». Le site encyclopédique ajoute : « L’écotourisme ou le tourisme vert est une des formes du tourisme durable, plus centrée sur la découverte de la nature (écosystèmes, mais aussi agrosystèmes et tourisme rural), voire d’écologie urbaine (jardins écologiques, …, et autres sujets du domaines de l’écologie urbaine…). »
Donc, selon cette définition, l’écotourisme se rapporte bien à une activité de découverte de la nature, ou d’un milieu, avec le souci de respecter ce milieu. Bien que les notions de voyage, de découverte et de respect puissent être envisagées selon différentes modalités, elles semblent impliquer un temps assez long, une progressivité, ainsi que la possibilité aussi d’acquérir des connaissances sur le milieu visité.
Mais selon Wiki, la découverte peut concerner: « Des paysages ou des espèces particulières (Ex. lions ou éléphants au Kenya, observation et/ou étude des oiseaux ou des baleines), tout en respectant les écosystèmes, voire en contribuant à les restaurer, dans une approche volontaire de ‘remboursement de la dette écologique’ générée par ce tourisme, qui par ailleurs cherche à diminuer son empreinte écologique. »
Cette définition complémentaire indique que l’écotourisme peut aussi concerner une espèce singulière, à condition d’avoir une démarche écologiquement responsable. Donc, une excursion destinée à observer des cétacés peut aussi bien être appelée « écotouristique », si elle s’effectue dans un cadre de respect du milieu naturel (et bien sûr des animaux eux-mêmes ! ).
Pour y voir clair, on doit réunir les deux aspects « milieu » et « espèce », et y associer la notion de vitesse:
– une activité d’excursion destinée uniquement à observer des cétacés, où l’aspect environnemental est absent ou réduit à la portion congrue, et qui se fait à vitesse rapide (trajet du genre port – cétacé A – (cétacé B) – port), par exemple en quelques heures, doit plutôt être définie par le terme whale-watching,
– l’écotourisme marin définit lui une promenade prolongée en mer, à vitesse modérée (empreinte écologique), et au cours de laquelle le touriste pourra observer des éléments variés sur le milieu marin, en recevant les explications d’un guide compétent (formé ou autodidacte), et qui ne comportera pas forcément l’observation de cétacés.
Pour concrétiser ce débat, Sandra Fuchs nous propose l’analyse de deux publications scientifiques se rapportant à l’impact du whale-watching …
Copyright: Alexandre Gannier et cetaces.org, tous droits réservés.