Échouements en série en mer liguro-provençale
Interrogation et inquiétude: on recense 6 échouements de Ziphius en mer liguro-provençale sur une période de 8 mois. Cela fait beaucoup pour une population locale estimée à quelques centaines d’individus.
La série la plus récente, qui compte 5 individus échoués depuis le 24 novembre, présente les caractéristiques d’un échouement atypique ‘en grappe’, d’autant que deux individus se sont échoués vivants: l’un est finalement mort (Doronatico, Italie, 22 décembre), l’autre a été repoussé vers la pleine mer (Cassis, hier 11 janvier).
Les lois de la statistique nous indiquent avec quasi certitude que la série récente (depuis le 22 décembre) échappe aux lois du hasard: c’est un peu comme quand on gagne au loto, c’est extrêmement peu probable. Il y a donc un facteur commun qui ne relève pas des causes habituelles de mortalité.
Le GECEM (Groupe d’Etude des Cétacés de Méditerranée), qui coordonne le Réseau Echouages en Méditerranée a donc fort à faire depuis le 24 novembre (Saint-Raphaël), car les Ziphius sont de ‘grosses bêtes’ de plusieurs tonnes, très difficiles à manipuler lors des autopsies.
En dehors de cet aspect ‘opérationnel’, délicat, du traitement des échouages, il convient dès maintenant de se poser la question des causes de cette série anormale. Les autopsies délivreront des éléments importants, car les derniers cadavres étaient plutôt frais.
Il est possible que cette série d’échouements suspecte soit causée par une épidémie pas encore identifiée. Mais il est également possible, voire même probable, que les échouements morts et vifs ‘en grappe’ résultent d’une ou plusieurs expositions à des fortes intensités sonores (sonars, travaux sous-marins, explosions, …).
Dans ce dernier cas, nous faisons appel à des témoignages sur des activités sonores importantes dans la région liguro-provençale au mois de décembre ou janvier: tout élément factuel permettra de comprendre l’événement et d’améliorer la prévention pour éviter de nouveaux accidents.
Le principe du ‘Pas vu, pas pris’ était en vigueur au XXè siècle lorsque des dommages étaient causés aux populations de cétacés. Il ne s’applique plus à notre époque, puisque tous les acteurs doivent être collectivement responsables de la protection effective de la faune marine.
Vous pouvez utiliser ce mail de contact, merci …
Alexandre et cetaces.org, photos d’Adrien