Après la phase initiale d’inventaire, des prospections ciblées sur des cétacés difficiles à étudier ?
L’exploration de la dynamique des populations de cétacés du large de la Martinique a été initiée entre 2002 et 2009 par un partenariat du GREC avec la SEPANMAR, association locale bien connue. Le Groupe de REcherche sur les Cétacés avait permis aux partenaires martiniquais de lancer des prospections avec le format dont il a le secret.
La première stratégie nationale pour la biodiversité permettait de financer (DIREN) et de piloter des campagnes en mer pour collecter des données (inventaire, abondance, distribution). En 2006, déjà plus de deux cents observations, plus de 2000 relevés acoustiques et plus de 1000 heures d’échantillonnage étaient réalisés avec un résultat plus qu’honorable : 19 taxons identifiés en mer.
Les données du Réseau d’Observation des Cétacés Echoués à la Martinique (ROCEM) fixaient la biodiversité à 21 espèces différentes. Ces éléments avaient permis aux élus de proposer à l’Etat de créer le sanctuaire AGOA pour les mammifères marins.
Entre 2011 et 2013, des techniques non létales (ex. photo-identification) mises en œuvre pour le suivi des populations proches du littoral et soumises au ‘whales and dolphins watching’ ont précisé des estimations pour le Dauphin tacheté pantropical et le Tursiops. Aujourd’hui, la reconversion des marins pêcheurs et le développement de la filière ‘nautisme’ (30 opérateurs) nécessite une documentation plus rigoureuse pour jauger ces activités qui représentent trois millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.
Depuis la création du sanctuaire AGOA (2010) portée par les collectivités territoriales et l’Etat, puis l’activation de son conseil de gestion (2015), l’évaluation des projets scientifiques et des stratégies de gestion (aux plans économique, biologique, maritime et culturel) est régulier dans les instances.
Un second plan de gestion est en cours d’élaboration (prévu pour juin 2023). Le partenaire local du GREC souhaite présenter une nouvelle offre scientifique pour améliorer l’état des connaissances sur des espèces à l’accès plus difficile.
Espérons que pour 2024, les forces vives du Groupe de REcherche sur les Cétacés pourront être mobilisées pour documenter de nouveaux habitats marins par l’acquisition de données de haute qualité écologique.
Stéphane JEREMIE et cetaces.org