Des dauphins particulièrement sereins …
Grâce à un début d’automne particulièrement clément, le Groupe de Recherche sur les Cétacés a pu concentrer ses observations sur les dauphins bleus et blancs de la région azuréenne, une population en danger de régression ces dernières décennies. Le bateau à moteur Wanaka, l’application PADOC, un hydrophone calibré et même un drone ont été mis à contribution pour réaliser 15 observations, la plupart du temps de longue durée car focalisées sur l’activité des dauphins.
Mais tout cela n’aurait pas été possible sans la participation bénévole de sept membres de l’association: l’investissement humain est le plus rare à trouver, et pour observer … il faut des observateurs ! Les résultats sont particulièrement intéressants car ils éclairent la transition vers l’activité de chasse qui débute en fin d’après-midi et se poursuit la nuit. Le schéma établi de dauphins arrivant du large vers la zone côtière reste souvent valable, au moins en automne.
Nous avons bien observé la structure en sous-groupes, qui se dispersent progressivement au fur et à mesure que la nuit approche, avec une intensification de l’écholocalisation. Autre fait marquant de cet automne, l’observation de nourrissons de quelques mois qui commencent à se nourrir en effectuant des courtes sondes. Un élément qui va de paire avec un constat récent des autopsies réalisées sur des bébés échoués : des restes alimentaires sont trouvés dans les estomacs mélangés avec du lait maternel.
Nous avons bénéficié d’une tranquillité parfaite pour réaliser ces observations difficiles qui nécessitent que les dauphins ne soient pas perturbés par les causes extérieures. Opérant avec un canot hors-bord manié lentement et avec précautions, nous avons constaté que les dauphins pouvaient être observés à distance sans être dérangés. L’application PADOC nous est particulièrement utile pour documenter en temps réel ces observations avec les détails indispensables pour confirmer l’absence de perturbation.
Tranquillité des dauphins, attraction spontanée et momentanée de ceux-ci vers notre canot, respect de leur cycle naturel … est-ce un hasard si ces déroulements ont été possibles alors que les opérateurs de ‘nage-avec’ ont dû interrompre leur activité en juillet suite à une injonction de l’Etat ? Sans doute que non, car nous avions déjà constaté au mois de mai 2020, après 2 mois de confinement, que les dauphins de la région étaient particulièrement sereins durant nos observations.
Alexandre et cetaces.org