Cachalots : danger de collision

La Grande Bleue de tous les périls

Juillet-Août, des milliers de moto-plaisanciers sillonnent la mer entre Menton et Marseille, le plus souvent à grande vitesse. Dans le même temps, quelques dizaines de cachalots se nourrissent le long du talus, dans la même zone. Ils sont invisibles 80% du temps, car en plongée profonde. Le 4 juillet, nous avons pu étudier plusieurs de ces cachalots, et être témoins de scènes intéressantes sur la ‘cohabitation’ entre Homo sapiens motoriensis et Physeter macrocephalus.

Le Cachalot: ‘Quand je sors de 45 minutes de sonde, je respire environ 40 fois pendant 10 minutes’

Notre second individu de la journée évite gentiment un yacht de plus de 50 m qui ne change pas sa route, mais qui avance à vitesse modérée, disons 10 noeuds.

Le yacht en question dans l’histoire, heureusement il va doucement

Finissant son cycle de respirations, le cachalot change légèrement son orientation (yacht à 500 m à peu près) avant de sonder.

Et hop, c’est parti pour 45 minutes de sonde, j’ai faim

Un peu plus tard dans l’après-midi, autre scène typique, un moteur-plaisancier accélère et fonce en se dirigeant vers le cachalot qu’il vient d’apercevoir.

Question du code de la mer : Qu’est-ce que vous faites quand vous voyez une ‘baleine’ ? … Je fonce dessus !

L’occasion est trop belle pour que le skipper démontre ses capacités : l’approche agressive se fait jusqu’à une dizaine de mètres du cachalot, qui est en récupération.

Et hop, pas belle la Nature ? …  Pas trop près quand même, je pourrais érafler la peinture de mon bolide !

Ce dernier finit par sonder, en écourtant un peu sa séquence. Visiblement, il en a vu d’autres.

Assez de temps perdu maintenant, on va rater le match !

L’été est à peine commencé, ce genre de scène va se répéter des centaines, des milliers de fois. Et les victimes seront les cachalots. Avec de temps en temps, une hélice ou un gouvernail tordu … mais l’assurance paiera.

En début de soirée, le même cachalot (photo prise au téléobjectif à une distance de 100 m)

Par contre, la mortalité par collision des cachalots en Méditerranée n’est pas connue. Et personne ne remboursera les dégâts.

Une limitation de vitesse dans la bande des 12 milles, moins de 15 noeuds par exemple, serait un moyen sûr de la diminuer fortement. Question limitation de vitesse … au gouvernement, on sait faire, non ?

Alexandre et cetaces.org