Une prospection chez les Anges
Encore une prospection qui prend un tour non prévu: partis le 5 décembre de bon matin pour une radiale acoustique, nous voici interrompus dès la première écoute.
La Baie des Anges (Ange, nom donné au requin pélerin) est connue pour la richesse passée de son peuplement de cétacés, étudié par Risso et d’autres dès le XIXe siècle.
Un large et profond canyon procure un habitat favorable aux calmars, proies des odontocètes, et de plus, le Var, fleuve alpin, apporte des éléments minéraux et organiques à la baie.
Hélas, en été, il y a tellement de bateaux à moteur de toutes tailles, que la Baie des Anges est devenue dangereuse (collisions) pour les grands cétacés et désagréable (dérangement et pollution sonore) pour les petits.
Revenons à nos cétacés, donc. Il est 10h00, après avoir fait le tri dans les pistes acoustiques de 4 Cachalots, nous en suivons un (à l’hydrophone) qui a décidé d’entrer dans la Baie des Anges.
Un premier contact visuel distant est établi vers 10h35, l’animal faisant plus de 11 mètres, il est catalogué comme mâle, mais pas très gros.
La première séquence de respiration a lieu dans le sud-ouest de la Baie des Anges, vers Antibes. Puis le Cachalot se dirige vers le NE.
De notre côté, nous étudions sa sonde par méthode acoustique, car il y n’y a quasiment pas de bateaux dans la baie aujourd’hui. En fait, ça nous prend le reste de la journée (elle est courte), le Cachalot se déplaçant progressivement vers le large de Nice.
Alors que la journée touche à sa fin, nous nous positionnons pour photo-identifier la bête … sans bavure, si possible (une bavure c’est quand on dérange la séquence de respirations du Cachalot pour le photographier).
Photo-ID réussie … du coup on dit: ‘Merci Murphy d’être resté au bar aujourd’hui !’
Alexandre et cetaces.org
PS : Et si le Cachalot n’était pas venu dans la Baie des Anges pour manger … mais pour admirer une oeuvre qui l’intriguait ?