Pour satisfaire notre boulimie d’électricité, laquelle a été favorisée par les gouvernements et EDF pendant des décennies car il fallait bien écluser tous ces MW nucléaires, on annonce à grand fracas la création de cinq usines éoliennes au large des côtes de la Manche et de l’Atlantique. Car bien sûr, il faut que l’on devienne des champions de cette filière (dans la vie il faut être champion ou rien, n’est-ce-pas ?). Et il ne faudrait surtout pas encourager ces bons consommateurs à économiser l’électricité, parce que ça ne serait pas bon pour la croissance.
Alors, comme parfois les « terriens » n’ont pas envie de voir ces forêts d’éoliennes en face de leur salon, on va en mettre des centaines en mer, là où elles ne gênent « personne ». Le problème, c’est que les techniques de construction des fondations des poteaux de 100m de haut sont extrêmement bruyantes (marteaux-pilons, forage, vibreur). Il a été montré que les marsouins et les dauphins pouvaient déserter l’endroit dans un rayon de 5 à 10 km pendant les travaux, et que leur activité était fortement perturbée dans un rayon de 10 à 20 km.
Le document préliminaire aux appels d’offres pour toutes ces usines pharaoniques ne prévoit pas explicitement une étude d’impact détaillée sur les cétacés, animaux qui sont très très sensibles aux bruits. Comme il est assez sibyllin sur cet aspect, cela pourrait conduire à des études d’impact superficielles et à la mise en danger de populations de marsouins et de dauphins.
On est resté plus ou moins serein face à nombre de farces engendrées par ce fameux « Grenelle », mais si des cétacés sont menacés, il faudra faire connaître les problèmes qu’engendre cette « énergie du futur ».