Une situation inquiétante
Au 31 mars 2024, le Réseau National Echouages avait comptabilisé 819 échouages de ‘petits’ cétacés, parmi lesquels 753 Dauphins communs et petits dauphins en attente de confirmation, 37 Marsouins communs, 15 Dauphins bleus et blancs et 9 Grands dauphins.
Cette situation marque pour les petits dauphins une nette diminution par rapport à 2023, année catastrophique qui voyait à la même époque l’échouage de 1305 petits dauphins de toutes espèces, mais une aggravation pour les marsouins (28 individus en 2023). Toutes espèces confondues, c’est une nette aggravation par rapport à l’année 2022 (458 petits dauphins et 19 marsouins).
On voit par cette comparaison qu’il est encore trop tôt pour saluer le succès d’une mesure de fermeture prononcée par l’Etat français sous la contrainte de l’Europe, et appliquée par les pêcheurs dans des conditions qui ne sont pas exactement connues du public.
D’autant que le nombre de ‘marées’ suivies par des observateurs embarqués a diminué, en passant de 149 en 2023 à 111 en 2024, une baisse sans doute liée à la fermeture d’un mois … mais se justifie-t-elle ? En parallèle, toujours au passif de l’action gouvernementale, il n’y a eu que 46 déclarations de captures en 2024, contre 230 en 2023 … or, ces déclarations sont obligatoires. Une telle diminution n’est pas en rapport avec celle des échouages ou des captures et suggère une évidente baisse des déclarations effectuées par les pêcheurs.
Au total, il est encore prématuré de déclarer que la simple mesure de fermeture d’un mois appliquée aux pêcheries déclarées comme ‘à risque’ suffira à endiguer une hécatombe qui dure depuis bientôt 10 ans. Le CIEM, organisme scientifique européen de référence, a d’ailleurs toujours signalé dans ses avis qu’une fermeture d’un mois serait très probablement insuffisante pour juguler l’hémorragie de la population de dauphins.
Alexandre et cétacés.org