… la Physalie en vedette américaine
Nos navigations naturalistes nous amènent à observer des cétacés en région basque, des cétacés, mais pas que… l’organisme animal le plus visible en surface est la « méduse » Physalie (Physalia physalis).
La physalie n’est d’ailleurs pas une vraie méduse, puisqu’elle appartient à la famille des siphonophores, autres gélatineux. Quoi qu’il en soit, la piqûre de la physalie est considérée comme très dangereuse.
Durant nos navigations, nous observons constamment la surface de l’eau (deux à trois observateurs actifs qui se relaient), ce qui nous permet de compter les organismes marins. En appliquant une méthode de strip transect, nous avons pu évaluer la densité de physalies à environ 3,3 individus par kilomètre carré …en moyenne ! (certaines masses d’eau semblent en être remplies, tandis que d’autres zones n’en ont pratiquement pas : question de vents et de courants)
La météo marine n’est pas très propice aux observations naturalistes durant cette deuxième semaine d’août : nous devons faire avec une houle quasi-permanente, qui tutoie parfois les 3 mètres. Et certains jours, on se demande si on ne va pas voir apparaître le Cap Horn entre deux passages de pluie et de brume !
Néanmoins, notre activité d’observation porte ses fruits puisque nous voyons des dauphins communs chaque jour. Ils ne sont d’ailleurs pas très joueurs, semblant occupés en général occupés à se nourrir, quel que soit le moment de la journée. Cela contraste avec nos observations de l’année 2021. Les petits poissons dont sont friands les Delphinus sont-ils plus rares cet été ?
Nous avons aussi l’occasion d’observer à plusieurs reprises des dauphins communs à la pigmentation atypique, ceux que nous appelons ‘bastardis’ et que nous avons spécialement étudiés au cours de nos navigations en Atlantique. Leur coloration mélanique provient de l’absence de pigmentation jaune à l’avant des flancs, une anomalie probablement d’origine génétique.
[Lire notre récent poster ici (en anglais) : Differential prevalence of “melanistic” Common Dolphins across four European regions as obtained by small boat visual survey]
Les Ziphius font également partie de notre quotidien, dès que les conditions de mer le permettent. Le 11 août en particulier, notre attention est attirée par d’énormes gerbes d’écume visibles à l’horizon : après vérification aux jumelles et photographies, les auteurs de ces méga-splashs sont deux Ziphius qui se livrent à un concours de sauts, plus de 10 pour l’un d’eux. Pour quelle raison ?… Nous n’en savons rien.
Passer autant de temps à étudier les cétacés et en savoir aussi peu… c’est déconcertant, non ?
Alexandre et cetaces.org