Première sortie d’étude depuis février
Mettant à profit une météo marine enfin compatible, nous avons réalisé notre première sortie d’étude printanière en zone azuréenne, pour cette année 2023. Avec en guise d’oeufs de Pâques, un bon coup de chance, puisque nous sommes ‘tombés’ sur un groupe de dauphins bleus et blancs moins d’une heure après avoir quitté le port.
Pour ce ‘suivi focal’, nous avons soigneusement évité d’approcher le groupe, afin de le perturber le moins possible dans ses activités naturelles : le but est en effet d’étudier l’enchaînement des comportements, afin notamment de comprendre quel est le ‘budget’ consacré par les dauphins à chacune de ces activités vitales (prédation, voyage, socialisation, repos). L’appli PADOC est évidemment notre outil principal.
Malgré ces précautions, les dauphins rejoignent le canot à deux reprises ; même à plus de 100 mètres, nous sommes en effet un pôle d’attraction pour des individus en phase de repos et de socialisation. Surtout qu’il y a dans le groupe un bon nombre de subadultes, visiblement occupés à jouer en ce milieu d’après-midi. Tout ceci est soigneusement consigné, contribuant à renforcer nos données sur les interactions entre dauphins et bateaux.
Vers la fin d’après-midi, alors que les dauphins se sont rapprochés du haut du talus pour chercher leur nourriture, une autre occasion nous est donnée de consigner ce genre d’interactions : un canot de pêcheurs se précipite sur le groupe de dauphins, et entame une partie de rodéo ‘pour se faire plaisir’. Heureusement, cette séance ne dure que 7 minutes… mais elle vient quand même perturber notre étude puisque dans ce laps de temps, les dauphins sont passés à la phase ‘prédation’ de leur cycle journalier. De ce fait, ils se sont dispersés sur une grande surface et enchaînent sondes et séquences de respiration…
L’occasion de se demander si l’Etat a l’intention de faire appliquer son fameux arrêté de protection de 2020, qui stipule qu’il est interdit de harceler les cétacés, et surtout de les approcher à moins de 100 mètres…
Alexandre et cetaces.org