Trois années aux Açores pour le GREC … le bilan
Le nom générique de cette prospection du GREC aux Açores fut en effet Artemis Fleur d’Or. Pourquoi ‘Artemis Fleur d’Or’ ? C’est tout simple : Artemis parce que ‘Pytheas’, et Fleur d’Or parce que ‘Anacaona‘.
Le Groupe de Recherche sur les Cétacés effectua cette grande prospection en Atlantique pour augmenter son expertise en écologie des cétacés, son expérience étant jusqu’ici basée, pour l’essentiel, sur des recherches en Méditerranée, en Polynésie et en Martinique.
Artemis Fleur d’Or revêt un important aspect international grâce au partenariat noué avec l’Université des Açores: en effet, les prospections autour de São Miguel sont liées aux travaux de thèse de Marc Fernandez.
De plus, ces prospections ont permis de former une dizaine de volontaires étudiants locaux aux techniques d’échantillonnage acoustique et visuel, à bord de notre voilier Anacaona.
Les résultats en chiffres parlent d’eux-mêmes: Artemis Fleur d’Or a permis d’observer 484 groupes de cétacés, appartenant à 16 espèces distinctes, dont deux de mysticètes et quatre de ziphiidés.
Mais il a fallu que l’équipe passe 119 jours en mer pour obtenir ces données d’observations, entre juin 2013 et août 2015.
La récolte de données acoustiques est également impressionnante, puisqu’au total 610 enregistrements ont été récoltés grâce au système SMAC, y compris sur des espèces difficiles comme les mésoplodons.
Mais le bilan de l’opération Artemis Fleur d’Or ne peut se résumer à une série de chiffres: comme il n’y a pas de bon livre sur l’écologie des cétacés, le savoir du naturaliste ne peut se bâtir que sur des prospections dans des endroits variés du monde. En quelque sorte, à l’ancienne.
Au-delà de la science, Artemis Fleur d’Or aura permis la découverte d’un archipel d’une beauté incroyable, finalement pas très loin de l’Europe (deux heures d’avion … mais 6 jours de voilier !).
Sans compter que la plupart des nombreuses personnes rencontrées aux Açores placent encore la cordialité, l’hospitalité, d’autres qualités humaines, au plus haut de leurs valeurs.
Alors cette aventure açoréenne du GREC fut-elle parfaite ? La matérialisation complète d’un rêve, en quelque sorte ?
Bien sûr que non: une des espèces emblématiques des Açores nous a échappé, le rorqual bleu. La faute à la météo: eh oui, elle peut être mauvaise pendant des semaines, surtout au printemps !
Mais, au fond, une œuvre humaine peut-elle être parfaite ?
Alexandre Gannier et cetaces.org