… Et puis la mer retrouvée !
Les murs multiséculaires du Fort Carré, qui domine le Port Vauban à Antibes, ont été témoins ce matin d’une scène peu banale, et pour tout dire réjouissante.
Tandis que Port Vauban parait au plus urgent en conduisant le dauphin en dehors du vieux port, peu profond et encombré, une petite chaîne humaine se mettait en place pour aider à l’action de ‘libération’ du dauphin.
Céline, de la Prud’homie des pêcheurs d’Antibes (Comité départemental des Pêches), avertissait Sidonie du Réseau Tortues Marines, qui appelait Stéphane et Thomas, ainsi que l’auteur de ces lignes: un dauphin vivant tournait dans le fond du port, il fallait l’aider à trouver la sortie.
L’arrivée des spécialistes avait déjà permis de mettre un nom d’espèce sur ce dauphin : il s’agissait d’un Stenella coeruleoalba, probablement du groupe local.
L’animal, un adulte de taille moyenne semblant en assez bonne santé quoiqu’un peu maigre, s’était peut-être perdu à l’issue de sa chasse nocturne dans le canyon très voisin (moins d’un mille de l’entrée du port).
Toujours est-il qu’un Dauphin bleu et blanc n’est pas du tout chez lui dans 10 mètres d’eau, au contraire d’un Tursiops, habitué à ce genre de milieu. Il fallait donc aider l’animal à trouver la sortie de Port Vauban.
Une chance pour nous et le dauphin : il y a très peu de trafic dans le port en ce mardi matin. La même scène au mois de juillet … c’est l’émeute … et l’échec.
Finalement, grâce à la bonne collaboration de Port Vauban et de notre petite équipe, le Stenella retrouve le chemin du large un peu avant 11h00: sa nage s’accélère et il part en ligne droite vers le canyon sous-marin.
De notre côté, ayant chacun interrompu notre travail du matin pour lui porter assistance, c’est avec un sourire intérieur que nous regagnons le port … puis notre bureau.
Curieux paradoxe quand même, la même humanité qui assiste sans broncher à la mort de milliers de dauphins dans les engins de pêche de l’Atlantique … se met en quatre pour sauver un dauphin perdu dans un port.
Ce sont les mêmes humains, …, mais les circonstances diffèrent.
Alexandre et cetaces.org