Un bilan du Groupe de Recherche sur les Cétacés
Le monde se nourrit de chiffres, les naturalistes ont aussi d’autres satisfactions. Il est de coutume de se pencher chaque année sur le nombre d’observations effectuées lors de nos navigations ; après une mauvaise année 2022 (la faute aux orques ‘black blocks’), l’année 2023 a vu un total de 128 observations. Plus notable, les observations de cétacés se répartissent de manière équitable pour la façade Gascogne (63 observations) et la façade Méditerranée (65 observations).
Deux navigations naturalistes eurent lieu, une de 3 semaines en Méditerranée (mois de mai), et une de 4 semaines dans le golfe de Gascogne (été). La première bénéficia en moyenne d’une bonne météo (13 jours de sortie sur 21 jours d’embarquement), alors que la météo fut très contrariante dans le golfe de Gascogne : au cours d’un embarquement de 4 semaines, seulement 16 jours furent navigables, et encore, certains avec des conditions très médiocres. Ces simples statistiques illustrent la difficulté de l’observation des cétacés en mer.
Au delà de ces nombres, qui varient d’année en année mais finalement s’effacent avec le temps, que restera-t-il de 2023 dans ma mémoire de naturaliste ? Facile : une observation de Rorqual commun en Méditerranée. Le 17 mai en effet, un couple mère-baleineau nous fit la faveur de se détourner de son activité pour rendre visite au voilier, les deux rorquals passant à 15 mètres du bateau, et le nourrisson sortant la tête pour observer les observateurs. Magique.
Du point de vue de la technique naturaliste, 2023 vit une innovation majeure : l’utilisation du drone pour renseigner les observations. Les prises de vues aériennes sont extrêmement utiles pour déterminer la structure et l’activité des dauphins, et aussi pour mesurer la taille des baleines et des cachalots. Un outil difficile à mettre en oeuvre, néanmoins.
Après ce regard sur 2023, rendez-vous dans un an pour évoquer une année 2024 qui reste à bâtir : avoir un bateau, le faire naviguer, embarquer des équipiers bénévoles motivés (et compétents), c’est tout un programme qui réclame beaucoup d’énergie humaine, et quelques ressources … chiffrables !
Alexandre et cetaces.org