Belles observations en octobre, dont un groupe de Dauphins de Risso
Un dimanche de temps calme en octobre : toutes affaires cessantes nous rejoignons notre voilier de recherche pour prendre le pouls des cétacés de la région.
Surtout que nous avons entendu lors du récent Comité National du Sanctuaire que PELAGOS ‘bénéficiait d’un taux de 83% de satisfaction, en hausse par rapport aux 49% d’il y a quatre ans‘.
Nous avons donc hâte d’interroger quelques cétacés pour qu’ils nous confirment cette grande nouvelle !
Notre joie est tempérée au bout de quelques heures par la détection d’un des avions de repérage des ‘nage-avec’ : cela signifie que les opérateurs commerciaux seront en train d’exploiter les cétacés avant que nous ne puissions les étudier scientifiquement.
Un mauvais point pour l’indice de satisfaction de PELAGOS donc, du moins si l’on considère que le Sanctuaire n’est pas avant tout une aire récréative pour touristes fortunés.
Bien bien plus tard (comme c’est pénible de se trouver dans une mer vide de cétacés !), joie à bord car un aileron caractéristique est détecté à 40° tribord pour 1200 m.
Bingo, il s’agit d’une des espèces que nous voulions voir cette année : le Dauphin de Risso. Un seul individu, mais avec les Grampus c’est souvent comme avec les icebergs : il y en a davantage en dessous de la surface.
Nous avons déjà pas mal travaillé sur cette espèce, en photo-identification entre autres, avec un article publié dans la Revue d’Ecologie en 2017. Mais nous savons aussi que l’espèce est en grande raréfaction sur la zone des 15 milles azuréenne (prochaine communication à la World Marine Mammal Conference).
L’observation est donc mise à profit pour photo-identifier ce groupe de Grampus (au moins 20 individus) … tout en respectant le code d’approche, pour ne pas les déranger.
Pour le Groupe de Recherche sur les Cétacés, le respect des animaux est une vraie priorité.
Après trois quarts d’heure, nous laissons ces dauphins à leur activité et nous prenons une route en direction du port, tout en nous remettant en prospection active bien sûr.
Le retour est finalement bien plus colorié que l’aller, avec trois observations de Dauphins bleus et blancs, dont une est réalisée à 5 milles du Cap d’Antibes. Les dauphins sont en chasse, dispersés.
Même s’il fait quasiment nuit, l’observation est intéressante grâce à l’acoustique. De plus, la photo numérique nous permet de chronométrer des séquences de respiration-sonde ET de confirmer la présence de nourrissons dans le groupe. Merci à la technologie.
Pour l’indice de satisfaction des cétacés de PELAGOS, on n’en sait toujours rien … mais le nôtre est en hausse, vu que durant la sortie précédente nous n’avions rien observé et quasiment rien entendu !
Vivement la prochaine prospection … peut-être encore une bonne surprise !
Alexandre et cetaces.org