Des Stenella sous pression
Mentionnés par Alain Bombard en 1953 (dans Naufragé volontaire), les dauphins bleus et blancs sont probablement présents autour du Cap d’Antibes depuis des siècles. Pour sa part, le Groupe de Recherche sur les Cétacés documente leur présence depuis 1988.
En théorie, on ne devrait pas avoir à s’inquiéter pour ce groupe côtier de Stenella, car il est protégé par pas moins de 4 textes ou accords différents. D’abord la loi française sur la protection de la nature (1976, remise à jour en 2011) qui s’applique dans les eaux territoriales. Ensuite, l’accord de conservation ACCOBAMS (entré en vigueur en 2001) qui s’applique dans toute la Méditerranée. Puis, l’accord pour le sanctuaire Pelagos (entré en vigueur en 2002) qui s’applique dans une grande aire entre Porquerolles et la Sardaigne. Enfin, le texte sur la zone Natura 2000 en mer ‘Baie et Cap d’Antibes – Iles de Lérins’, en phase d’application depuis 2014.
Mais en pratique, ces protections de papier n’ont aucun effet sur la vie des dauphins qui s’est compliquée énormément depuis 1988: trafic de bateaux à moteur d’une intensité incroyable en été, whale-watching, ‘nage-avec’, gogos divers qui se plaisent à les poursuivre pour les prendre en photo ou les toucher, bruit sous-marin très élevé, …
Tant et si bien que l’on doit réellement s’inquiéter pour la survie de ce groupe local de dauphins bleus et blancs. Le GREC documente les événements au fur et à mesure qu’il les découvre, avec ses maigres moyens. Mais notre association est bien isolée.
Alors, que faut-il faire pour que ces animaux admirés, voire adulés, reçoivent une protection effective dans ce qui est aussi LEUR environnement ?
Alexandre Gannier et cetaces.org